samedi 27 avril 2019

Gérard Eiselé, jalons d'un musicien militaire, 1979-2019

A travers deux événements, une émission de télévision et un concert, on retrouve un musicien investi dans les répertoires militaires. D'abord comme instrumentiste au sein de la Fanfare de la 2e Région aérienne intéressé par les anciens répertoires.


Cet intérêt pour la musique militaire s’est poursuivi plus tard par la création du chœur de l’UNP-Centre avec d’anciens parachutistes. Dédié au répertoire militaire, il veut faire entendre de belles interprétations du dernier chant de métier vivant.
Reconnaissance internationale, il était invité dimanche 26 avril 2019 à chanter avec les Chœurs de l’Armée rouge lors de leur passage à Paris.


Contrairement à ce que colportent les ignorants, les répertoires musicaux militaires ne sont pas des genres inférieurs. Parfois d’une grande ancienneté, toujours d’une grande richesse, ces patrimoines sont entretenus, comme dans ces deux illustrations, par des musiciens professionnels de talent.

lundi 15 avril 2019

L'Orchestre militaire français, histoire d’un modèle

Cet ouvrage est la publication d’une partie de la thèse consacrée par l’auteur aux répertoires musicaux militaires et soutenue en octobre 2016 à Amiens (université de Picardie). Le livre retrace plus spécialement l’histoire de l’orchestre d’harmonie pour le plein air. C’est aussi l’histoire de la musique de plein air. L’écoute de musique enregistrée fait oublier le formidable engouement populaire au XIXe pour la musique de kiosques. Ecouter de la belle musique gratuitement, celle qui était composée par les plus grands musiciens d’Europe, pour l’Opéra et les grandes scènes, écouter aussi les airs plus ordinaires des cafés-concerts.
Pourquoi l’armée française fait appel au Belge Adolphe Sax, virtuose de la clarinette puis du saxophone et génie de la facture instrumentale ? L’adoption de ces instruments correspond à l’évolution des procédés de fabrication et à l’industrialisation de la société. Ils vont permettre la constitution d’orchestres monstres de plus de 1000 musiciens, orchestres impensables auparavant, et dont on ne trouve pas d’équivalent dans les autres civilisations.
Cet orchestre de plein air mis au point par l’armée de Louis-Philippe est le résultat d’une politique poursuivie depuis Louis XIV par tous les régimes, signe de son importance. Elle donne son nom à la Belle Epoque, dont le symbole est justement le kiosque à musique avec son orchestre de plein air.
Les ignorants qui veulent se donner un vernis de culture répètent la citation faussement attribuée à Clemenceau sur la musique militaire. Ce livre montre au contraire la gestation et le développement de cet incroyable orchestre de plein air dont les instruments et l’organisation ont été salués par les plus grands compositeurs de l’époque (Berlioz, Verdi, Wagner, …).
Ces orchestres n’auraient pas existé sans une évolution du statut des musiciens, des artistes soldés par l‘armée dont la mission est de faire la guerre pour garder la paix. Il fallait une raison bien impérieuse pour imposer aux états-majors des musiciens dans ses effectifs, pour imposer un art qui nécessite le silence pour être apprécié au milieu de matériels de guerre qui produisent les bruits les plus assourdissants.
Avec cet ouvrage, l’orchestre de plein air mis au point par l’armée française sort de l’ombre. Adopté en 1845, il a servi de modèle dans tous les pays faisant admirer la musique européenne sur tous les continents. C’était une époque où l’on n’écoutait que de la musique naturelle, vivante, celle qui entretient les liens collectifs, celle qui permettait de rassembler les populations sans considération d’origine sociale autour de ces orchestres. Car s’il sont d’abord militaires, ils vont être imités par des formations civiles vingt fois plus nombreuses. Elles rendent compte de cet engouement quasiment incompréhensible de nos jours où l’on n’écoute plus que des musiques figées dans l’enregistrement, des musiques mortes. Cet ouvrage veut donc retracer la formidable aventure de ces orchestres de plein air.

Thierry Bouzard, L’Orchestre militaire français, éditions Feuilles, 360 pages, 24 €.


Plan de l’ouvrage :

PRÉAMBULE
INTRODUCTION

1. À L’ORIGINE, DANS LES ARMÉES ROYALES
Le fifre
Musique au siège et à la cour
La marche et la naissance d’un répertoire
Organiser, réglementer, payer
Les instruments : évolution et diversification

2 . LES ORCHESTRES MILITAIRES SOUS LA RÉVOLUTION ET L’EMPIRE
Après le 14 juillet 1789
De la Garde des consuls à la Vieille Garde
La fête et le luxe
Les risques du métier

3 . LA GESTATION D’UN SYSTÈME (1815-1852)
DU LOISIR MILITAIRE PRIVÉ AUX FESTIVITÉS PUBLIQUES
1827-1828, les premiers concours de musiques militaires à Paris
Louis-Philippe utilise les orchestres militaires

LES PROGRÈS DE LA FACTURE INSTRUMENTALE
Instruments : une recherche constante de perfectionnement
Facteurs d’instruments en France
Les instruments d’Adolphe Sax
Volonté de réformer les musiques militaires
Des orchestres militaires d’agrément aux festivités publiques
Les plus anciens orchestres français
Les fanfares de chasseurs à pied
La situation des musiques militaires avant la réforme de 1845

RÉVISION DU STATUT DES MUSICIENS
Une hiérarchie inadaptée
Un statut injuste
L’affaire Messmer et la disparition des gagistes
Les chefs de musique ont de l’avancement

RENOUVELER ET ENTRETENIR LE RÉPERTOIRE
La création musicale est à l’Opéra
Le ministère encourage les compositions nouvelles
Traités et manuels
Le répertoire en action : concert et catalogue

LE GYMNASE MUSICAL MILITAIRE (1836-1856)
La création
Premiers résultats
Le Gymnase musical militaire, enjeu politique et musical
Les classes et les professeurs
Demande d’effectifs en hausse et affectations

LA RÉFORME DE 1845
Saxons et Carafons
L’organisation de 1845
Les facteurs d’instruments contre Sax

4. ORGANISATION (1852-1879) DES FESTIVITÉS MUSICALES
Un orchestre colossal et expérimental
Les expositions nationales et internationales
Le concours international de musiques militaires de 1867 et ses suites
La question du répertoire officiel
L’élaboration du cérémonial militaire

DES ORCHESTRES. UNE RÉORGANISATION ENTRE PRESTIGE ET RESTRICTIONS BUDGÉTAIRES
Le temps du prestige
La Musique des Guides, un orchestre modèle
La fanfare du bataillon de chasseurs à pied de la Garde impériale ou Sax mis en échec (1853)
La réorganisation des musiques de la Garde impériale
Les musiques de la ligne, mars 1855
Des artistes en campagne
Les instruments de musique
Tentative de restriction
Le décret de mars 1860. Réductions tous azimuts
Suppression des musiques dans la cavalerie, avril 1867
La nouvelle organisation, décret du 5 octobre 1872
Les fanfares des troupes légères

DES HOMMES. UNE VOLONTÉ D’AMÉLIORATION DES COMPÉTENCES ET DU STATUT DES MUSICIENS
Fermeture du Gymnase musical militaire, autres raisons
Création d’écoles de musiques régimentaires
Un concours annuel de chef de musique
La reconnaissance du statut des musiciens
L’uniforme des musiciens
Les musiciens pendant la guerre de 1870

5. EXPLOITATION (1879-1914) LE NOUVEAU CÉRÉMONIAL RÉPUBLICAIN
L’émergence des hymnes nationaux en Europe
Les nouveaux symboles de la République. La Marseillaise
L’affaire Sellenick (juin 1878) et l’adoption de l’hymne national
L’hymne, Marianne et les trois couleurs
Musique militaire et liturgie républicaine : occuper l’espace public
L’affaire de Saintes (août 1901)
Cérémonial

ORGANISATION DES ORCHESTRES
Civils et militaires, un même besoin d’orchestres
Une tentative de suppression des musiques militaires
L’organisation de 1898
Une confrontation avec les orchestres civils
Le cas des timbales de cavalerie
Les projets de réorganisation (1909-1911)

GESTION DES HOMMES
Des musiciens, des militaires
Reconnaissance des chefs de musique et des sous-chefs

LA MUSIQUE DE LA GARDE RÉPUBLICAINE, JOYAU NATIONAL
Le modèle des orchestres
Des tournées en province
La Musique de la Garde, ambassadrice
Le statut spécial de la Musique de la Garde
Les chefs de musique de la Garde

DES RÉPERTOIRES MILITAIRES ET CIVILS
Un répertoire consensuel capable de tisser les liens au sein de la nation
Un empire quadrillé d’orchestres de plein air
Les orchestres de plein air, porteurs de l’idéal républicain
Des concerts en phase avec l’évolution de la société

SITUATION DES ORCHESTRES MILITAIRES À LA VEILLE DE LA GUERRE

6 . L’ORCHESTRE MILITAIRE PENDANT LA GRANDE GUERRE
Le statut des musiciens en temps de guerre
Les orchestres militaires dans la guerre
Un répertoire populaire
Musique, cérémonial et diplomatie
La contribution des compositeurs
La pratique militaire des soldats

CONCLUSION
Évolution de l’orchestre militaire français, 1764-1902
SOURCES

jeudi 4 avril 2019

Le Chœur de l’UNP-Centre avec le Chœur de l’Armée rouge à Paris

Le Chœur de l’UNP-Centre, composé d’anciens parachutistes et dirigé par le talentueux et compétent Gérard Eiselé, est invité à chanter pour le dernier concert du Chœur de l’Armée rouge à Paris le 21/04.
Le Chœur de l’UNP-Centre a enregistré en 2018 le CD Hommage à nos soldats présenté ICI et ICI.
Il est le seul chœur civil entièrement consacré au chant militaire, un répertoire vivant mais rarement médiatisé. En l’invitant à chanter avec lui, le Chœur de l’Armée rouge reconnait ses compétences musicales et la qualité de son répertoire.
Les anciens parachutistes français uniront leurs voix à celles des militaires russes, une occasion unique de célébrer une amitié séculaire entre la France et la Russie.
Le concert avec le Chœur de l’UNP-Centre est celui du 21/04 à 15h.
Informations et réservations ICI.