mercredi 11 janvier 2017

Portrait de Jacky Laforest, tambour-major-général de l’armée française et chef d’orchestre

Depuis 1985, il est de toutes les investitures des présidents de la République, de tous les 14 Juillet, il était sur la pelouse du Stade de France le 12 juillet 1998… Jacky Laforest est le nouveau chef d’orchestre de la société musicale de Vichy où il a débuté, à l’âge de 7 ans.

Le 11 décembre dernier au CCVL, Jacky Laforest dirigeait la société musicale de Vichy-Bellerive pour la première fois. Un retour aux sources pour ce Vichyssois. En 1974, il a commencé la musique dans cette formation, et depuis, la musique lui a permis de suivre un parcours professionnel hors du commun. Avec lui, nous ouvrons sa boîte à souvenirs.
Pourquoi le tambour ? « J'ai toujours aimé cet instrument. Il y avait une école de formation musicale à Vichy-Bellerive. J'ai commencé à 7 ans pour apprendre le tambour. Mes parents m'ont inscrit pour que j'ai une activité. Moi ce n'était pas le sport mais la musique. Et au fil du temps, l'évolution dans la société a fait que j'ai intégré les rangs de la musique pour être dans l'orchestre. Les défilés, les carnavals, tout ce qui pouvait se faire à l'époque, j'en étais. »
Et la professionnalisation ? « Je ne me débrouillais pas trop mal niveau instrumental. À l'âge de 18 ans, en 1985, j'ai décidé de suivre une formation musicale militaire et j'ai intégré la musique principale des troupes de marine comme engagé volontaire. À partir de ce moment, j'ai côtoyé toutes les grandes formations musicales de l'armée comme la musique de l'Air ou la musique de la Garde Républicaine dans chaque grande cérémonie. »

Tambour-major de la Garde républicaine en 2004

La Garde Républicaine est arrivée longtemps après ? « Non. Trois ans plus tard je suis allé en école de gendarmerie pendant huit mois et ensuite, en juin 1989, j'ai débuté comme tambour dans la musique de la Garde Républicaine. Jusqu'à ce que je devienne tambour-major en 2004. »
Vous avez participé à de nombreuses cérémonies ? « Depuis 1985, j'ai participé à tous les 14 juillet. Chaque investiture de président de la République, chaque réception d'un chef d'Etat étranger, je suis là. La coupe du monde de rugby en 2007, la coupe du monde de football en 1998, j'étais présent. »
Le 14 juillet, c'est très impressionnant ? « Le premier, c'était un moment important et particulier. Les amis, la famille, tout le monde était devant la télévision pour me voir. Maintenant, je suis habitué. Je le fais tous les ans alors ce n'est plus la même émotion. C'est mon métier. »

La coupe du monde de football en 1988

Votre plus beau souvenir ? « La liste est longue. Je retiens dans les plus beaux la finale de la coupe du monde de football en 1998. Jouer sur la pelouse devant toutes les télévisions du monde et se retrouver au milieu de 80.000 personnes qui chantent la Marseillaise… C'est un moment unique. Il restera toujours gravé dans ma mémoire. Mais j'ai aussi un immense souvenir de la commémoration du 70e anniversaire du Débarquement. Et contrairement à la coupe du monde, j'étais tambour-major donc aux premières loges. »
Après toutes ces missions, le retour à Vichy signifie une fin de carrière ? « Il faut penser à la fin mais ce n'est pas d'actualité. Avec mon ancienneté, je peux prendre ma retraite quand je le souhaite mais j'ai aussi la possibilité de continuer pendant 9 ans. Alors on verra. »
Du coup, pourquoi ce retour aux sources ? « La société musicale cherchait un nouveau chef. On m'a proposé le poste plusieurs fois et j'ai fini par dire oui. Mon travail à Paris est très prenant alors il faut jongler avec l'emploi du temps mais on trouve toujours une solution. Ma famille est ici, revenir a Vichy était un de mes projets. Et puis c'est aussi ma manière de rendre ce que la société musicale m'a donné. Ici, j'ai appris la musique et j'en vis. Je dois beaucoup. Revenir ici pour diriger la formation, c'est très émouvant. »
1967.  En février, Jacky Laforest naît à Vichy.
1974.  À l'âge de 7 ans, il commence le tambour au sein de la société musicale de Vichy.
1985.  En juin, début de la professionnalisation avec la Musique des troupes de Marine à Rueil-Malmaison.
1988.  Entrée à l'école de gendarmerie pour 8 mois.
1989. Jacky Laforest intègre la musique de la Garde Républicaine comme simple tambour.
2004.  C'est l'aboutissement d'une carrière avec la nomination comme tambour-major au mois de mai.

Source La Montagne Nicolas Jacquet

Inflexions ; Les chants militaires français d’origine étrangère

La revue Inflexions publie dans son numéro 34 un article sur un sujet méconnu, les chants militaires français d'origine étrangère ICI.
On entend parfois dénoncer des chants d’origine allemande, tarte à la crème des pacifistes, sans vraiment aborder les autres origines. Pourtant les contingents étrangers ont été nombreux dans les armées françaises. Dans les armées royales, on trouvait des Suisses, des Allemands, mais aussi des Ecossais, Italiens, Hongrois… La Grande Armée impériale regroupait des soldats de toute l'Europe et même au-delà en comptant les unités d'origine ottomane. Les unités coloniales de la IIIe République ont encore élargi le recrutement avec des tirailleurs de tous les continents.
La Légion étrangère avec son recrutement sans équivalent dans les autres armées constitue une source originale, qui est aussi l’objet de fantasmagories.
Dans l’armée française, le chant est une tradition orale et jusqu’au milieu du XIXe siècle, les soldats étaient en majorité des illettrés, ainsi les chansons qui peuvent subsister sont rares mais pas inexistantes.
Encore aujourd'hui, des apports nouveaux viennent enrichir et renouveler un répertoire ancestral. L'exemple du haka lors du défilé du 14 Juillet 2011 sur les Champs-Elysées en est une récente illustration.


lundi 9 janvier 2017

Le chef d'orchestre Georges Prêtre a disparu

Immense chef d’orchestre français, Georges Prêtre avait été invité à diriger le Philharmonique de Vienne pour le concert du Nouvel An en 2008 et 2010. Il a donc dirigé la Marche de Radetzky, cette œuvre de Johann Strauss qui a été composée en 1848 en l’honneur du Feld-maréchal autrichien Joseph Radetzky von Radetz, vainqueur de la bataille de Custoza contre les Piémontais en 1848, mais aussi fer de lance de la réaction qui suivit le Printemps des peuples. Particulièrement appréciée des Viennois, cette marche militaire est traditionnellement interprétée tous les ans lors de ce concert par la formation reconnue comme le plus grand orchestre de musique classique, faisant mentir ceux qui considèrent ce genre comme mineur.


mardi 3 janvier 2017

Hommage au Chœur de l'Armée rouge


Par l’accident qui vient de toucher le Chœur de l’armée rouge, c’est une institution au renom international et toute la Russie qui est atteinte. En effet, créé sous le régime soviétique, il avait su incarner l’identité musicale du peuple russe tout entier, et le représenter pendant des décennies sur tous les continents. Témoin et expression du génie musical de la Russie, il interprète aussi bien de la musique traditionnelle, de la musique sacrée, des airs d’opéra que des chants militaires et patriotiques. Il a pu aussi se produire avec des vedettes internationales sur d’autres répertoires.
Son fondateur et directeur, Alexandre Alexandrov, est le compositeur de la musique de l’hymne soviétique qui devient celui de la Russie.
Il a été capable de survivre à l’effondrement du régime soviétique, montrant que l’identité russe existe au-delà des clivages politiques contingents.