lundi 18 janvier 2016

Pierre Boulez est mort

Quel rapport avec les répertoires musicaux militaires ? Effectivement, il n'a rien composé pour les musiques militaires, il devait pas savoir qu'elles existent, ou tout simplement, il savait parfaitement que ces orchestres ne pourraient jamais jouer ses compositions. En effet, s'il pouvait être un chef d'orchestre médiatique, il n'a jamais à proprement parler composé de musique. D'abord étudiant en mathématiques, il s'inscrit aux cours d'harmonie d'Olivier Messiaen pour s'engager dans la voie des “musiques” contemporaines (dodécaphoniques, sérielles, atonales…). Car il faut bien dire que ces partitions n'ont de musique que le nom — un peu comme la céleustique—, hormis leur rôle fonctionnel.
Boulez a essayé d'être le théoricien d'une nouvelle musique capable de s'affranchir des lois du rythme et de l'harmonie telles qu'elles avaient été définies par Bach et Rameau. Il n'a réussi à produire que de la musique inhumaine, c'est-à-dire inaudible. La musique est d'abord un outil de lien collectif et personne n'écoute ses compositions, sauf quand elles sont subventionnées. Le totalitarisme de Boulez et de l'Ircam est caractéristique de notre époque. On nous impose des sculptures d'art moderne dans les galeries du Louvre, d'autres dans les jardins de Versailles ou encore place Vendôme, mais jamais aucune autorité ne fera entendre ces compositions “musicales” dans des lieux publics. Le public serait obligé de fuir dans les protestations. Il n'y a que les cuistres ou ceux qui en vivent qui peuvent supporter ces expérimentations.
La fonction de la musique est de créer du lien social. Il faut qu'elle plaise sinon au plus grand nombre, du moins à l'auditoire pour lequel elle a été composée. Il suffit d'écouter Le Marteau sans maître pour réaliser tout de suite que si les règles de la composition classique ont été méticuleusement broyées, on n'en a pas pourtant quelque chose d'audible, encore moins de plaisant. Heureusement, la musique est le seul art inaccessible à la subversion, c'est-à-dire qu'il est impossible de composer en essayant de s'affranchir des lois naturelles du rythme et de l'harmonie. Malgré les subventions considérables qui se sont déversées sur le maitre et ses disciples, il a échoué à inventer de nouvelles règles de composition. La musique classique européenne, directement issue du chant sacré chrétien, reste un modèle indépassable. L'échec de ces tentatives révolutionnaires avait déjà été acté par les Soviétiques qui avaient pourtant expérimenté des orchestres sans chefs.
Boulez a échoué, sa musique ne sera jamais jouée par un orchestre de plein air, elle ne sera jamais entendue par les populations car elle est réservée à une petite caste de privilégiés subventionnés, même pas sûr qu'ils l'écoutent par plaisir.