mardi 29 août 2017

La Marche de la 4

Le chant militaire est un répertoire de tradition orale, c'est-à-dire transmis à l’imitation. Ainsi certains chants ne figurent dans aucun recueil ni aucun enregistrement, même s’ils ont pu être connus et chantés. La « Marche de la 4 » a cette particularité. Elle a été créée par les paras de la 4e compagnie du 3e régiment de parachutistes coloniaux en 1954. Ses paroles sont dans un polycopié de l'époque et elles figurent surtout dans le livre du général Bigeard, Pour une parcelle de gloire (Plon, 1975), page 313. C’est même le seul chant mentionné, ce qui indique son importance aux yeux de l’auteur. Il avait été écrit par les lieutenants Pellabon et Grillot. 
Le chant avait disparu du répertoire et c’est tout l’intérêt des travaux des anciens du chœur régional UNP-Centre d’entretenir et de promouvoir le patrimoine chanté des troupes aéroportées.
Hubert Penault, ancien du 3e RPC en Algérie (février 1959 à mars 1961) chante d'un seul jet ce très beau chant de la 4e Compagnie. Dans la première version, le refrain commence ainsi : "Paras Bigeard". C'est devenu ensuite : "Paras du 3".
On notera que l'air est original, contrairement aux usages de l’époque qui reprenaient souvent des airs de chants allemands. C'est probablement la raison pour laquelle il avait disparu, il est un peu plus difficile à chanter.
Donc un chant à faire revivre.


samedi 5 août 2017

L'authenticité des batteries napoléoniennes dans la Revue Napoléon




Le n°26 paraîtra fin août avec, au sommaire :

- L’éphéméride de septembre à novembre 2017
- La demeure fantôme de Sainte-Hélène (Gautier Lamy)
- L’amiral russe qui résista à Napoléon (Natalia Griffon de Pleineville)
- la révolte symbolique de la Wartburg (Philippe Lamarque)
- L’authenticité des batteries napoléoniennes (Thierry Bouzard)
- Le service au marli rouge de l’Empereur (Alexandre de Bothuri)
- Napoléon et les mathématiques (Philippe Lamarque)
- Le parcours d’un républicain : le général Guillaume de Vaudoncourt (Laurent Nagy)

Le Tambour-major par Emmanuel Grosvalet


Tambour-major depuis 2012, Emmanuel Grosvalet est un passionné du tambour. Dès sa prime jeunesse, il participait déjà au grand défilé du Bicentenaire sur les Champs-Elysées, événement fondateur de l’association des Tambours 89 qui fait tant pour la promotion de l’instrument.
S’inscrivant dans la lignée de ses illustres prédécesseurs que sont Robert Goute, Gabriel Defrance, Alexandre Raynaud, Joly qui donne les signaux du tambour-major en 1860, Marguery qui les donne en 1833, mais aussi de Bombelles avec la grande partition de 1754, Grosvalet présente un historique du tambour-major français. Il a bien raison, car son rôle, comme celui du tambour, s’est considérablement réduit au siècle dernier. Il présente aussi les autres instruments de la céleustique militaire (trompette, clairon et sifflet). Son ouvrage est accompagné d’un DVD de 1h30 pour ceux qui préfèrent ce mode de présentation.
Si ce travail s’appuie sur une sérieuse pratique de l’instrument, il aurait mérité autant de recherches historiques pour clarifier quelques imprécisions (date de création du grade de TM, légende de la sonnerie Aux morts US appelée TAP, erreur de Kastner évoquant un « Marguery père », soi-disant auteur de la partition de 1754). La céleustique reste un domaine encore largement inexploré et c’est tout l’intérêt des travaux de Grosvalet, et aussi ceux récents de Froidure, pour soulever un pan du voile qui cache encore cette histoire du tambour d’ordonnance français, une histoire aussi prestigieuse qu’injustement oubliée.
Un chapitre est consacré à la batterie-fanfare, à juste titre puisque c’est au tambour-major qu’incombe la direction de cette phalange quand les instrumentistes d’ordonnance sont regroupés avec les musiciens. Elle illustre néanmoins le déclin des instrumentistes d’ordonnance qui ont quasiment disparu de l’armée, remplacés par des musiciens dans les cérémonies et rarement par des soldats spécialement formés, quand un chef de corps se précoccupe de traditions.
Le tambour-major a eu un rôle essentiel dans la transmission des ordres, occulté par les fastes déjà décadents de l’Empire et la virtuosité des tambours du XIXe siècle. Les archives les plus complètes sur le sujet ont été réunies par le duc de Guise. Il avait en projet un livre d’or des tambours-majors français qu’il faudra bien un jour publier, Emmanuel Grosvalet en a l'étoffe.
Le Tambour-major, Emmanuel Grosvalet, auto-édition, 2017, 148 pages, avec DVD.