En juillet dernier, la promotion de l’ESM Gal Caillaud est sollicitée pour participer à l’émission « La France a un incroyable talent » sur M6. Un bel enjeu pour ces militaires qui ne sont loin d’être tous musiciens.
Les écoles militaires ont une longue tradition
de la pratique du chant et leurs enregistrements sont souvent de qualité, même
s’ils sont peu commercialisés. Les élèves ont de grands airs à leur répertoire
depuis toujours puisque leur chant de tradition, la Galette, un des plus
anciens de l’armée française avec sa composition en 1843, se chante sur une
mélodie empruntée à un opéra de Bellini (Les Puritains). Mais une
émission grand public, n’est pas un chant de travail.
La promotion s’est investie sérieusement.
Répertoire professionnel, le chant ne fait pourtant pas partie du programme de
formation des élèves. Nul enseignement, nul brevet, nul diplôme, tous les
élèves sont volontaires pour cette activité qui est prise sur leur temps de
repos. Le chef de chœur est un élève qui a des compétences musicales sérieuses,
mais 50 % des choristes ne lisent pas la musique. Le gros du travail
repose donc sur le chef de chœur, qui doit harmoniser les partitions et
répartir des voix, et les chefs de pupitres qui doivent enseigner les
différentes parties à l’imitation. Les répétitions ont lieu tous les mardis une
fois par semaine et chaque pupitre doit aussi répéter séparément aussi une fois
par semaine, ce qui, avec les cours, l’entraînement et les exercices
militaires, demande un engagement dans la durée important pour les 40
choristes. Contrairement à la troupe qui chante à l’unisson, les élèves
répartissent les voix pour harmoniser les chants et rendre leur écoute plus
esthétique. Parfois, les chorales sont accompagnées par un orchestre militaire.
Chaque promotion créée son chant spécifique, composition originale qui
contribue à la vitalité du répertoire militaire, dernier chant de métier
vivant. Certains passent dans le répertoire commun (Ceux du Liban, Combats
de Tu-lê).
En 2018, la chorale de l’EMIA de la promotion
Le Boudec s’était produite devant la tribune présidentielle à la fin du défilé
du 14 Juillet. Dirigée par l’EOA de Salles de Hys, elle avait interprété Ô
Douce France, une chanson composée par le CNE Jean Lamaze en 1948 pour le
corps expéditionnaire en Indochine. Renforcé par des choristes issus des autres
chorales des écoles militaires (ESM, ENSOA, Polytechnique, EOGN, Navale, Ecole
de l’Air et du Prytanée), l’ensemble avait ensuite interprété La
Marseillaise, montrant qu’il existe des chœurs militaires de qualité dans
l’armée française.
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