Le cor de postillon

Les signaux sonores permettent de transmettre, rapidement et économiquement, des informations à distance. Il s’agit là d’une céleustique civile. Ces signalisations existent depuis la nuit des temps, indispensables pour maintenir la cohésion des communautés. Elles servent à avertir des événements heureux ou malheureux, et alerter en cas de danger. Les instruments sont simples, généralement limités à une seule note, et particulièrement sonores. Les cloches des villages et des bourgs ont exercé ce rôle pendant des siècles, mais réservées à un usage sédentaire. Pour les signaux utilisés lors des déplacements, les chasseurs utilisaient depuis longtemps la trompe. Quand il a fallu mettre en place des services de transmissions de courriers, les cavaliers avertissaient de leur passage avec ces instruments, faisant dégager les routes et préparer les chevaux de remonte. Les postillons des malles de postes ont ensuite adopté l’instrument qui est ainsi devenu le symbole de plusieurs services postaux, montrant la place qu’il avait acquise dans les sociétés européennes. 

Alice Julien-Laferrière, directrice de l’Ensemble Artifices, consacre un album CD au cor de postillon à travers les compositions de quelques grands musiciens du XVIIIe siècle. Les enregistrements sont présentés dans un livret-disque et complétés par  des cartes et autres documents qui redonnent sa place éminente à cet instrument de signalisation, avant d’être musical. Un voyage musical original sur les routes du XVIIIe.

Le livret de présentation téléchargeable est en ligne ICI.

Sonne, sonne cor de postillon, Ensemble Artifices, coffret CD, Seulétoile, 2022, 18€.

Coffret en vente ICI.

Appel à candidature : direction de l’orchestre de la Garde républicaine

La Gendarmerie a ouvert le recrutement de la direction de l’orchestre de la Garde républicaine ICI. C’est un des grands orchestres français, ses 120 musiciens sont des interprètes issus des conservatoires nationaux supérieurs de Paris et Lyon.

François Boulanger prendra sa retraite au 1er septembre prochain, il est en poste depuis 1997. Son successeur sera donc désigné sur titre, comme ça avait été le cas pour Roger Boutry en 1971. En 1945, François Julien Brun a donc été le dernier à être recruté sur concours, même s’il n’avait jamais dirigé une formation militaire.

On notera la date de création de l’orchestre en 1848. Il s’agit en réalité de la date de création retenue pour l’orchestre d’harmonie, celui du cérémonial. En fait, c’est l’année où est constituée une fanfare de cavalerie de la Garde républicaine parisienne placée sous la direction de Georges Paulus. Un site officiel fait même remonter la création à 1802 ICI. L’orchestre d’harmonie est distingué de l’orchestre symphonique seulement en 1975 et son chef désigné en 1978. C’est compliqué, mais l’histoire de ces orchestres dédiés au cérémonial d’État mériterait un peu plus de respect.

Côté respect, on notera l’utilisation de l’écriture inclusive dans l’avis de recrutement alors qu’elle a été déclarée par l’Académie française « nuisible à la pratique et à l’intelligibilité de la langue française » ICI. Espérons qu’on ne l’imposera pas dans le solfège où une blanche vaut toujours deux noires.

Avis aux amateurs : clôture des candidatures au 1er mars 2024.