Tambour-major depuis 2012,
Emmanuel Grosvalet est un passionné du tambour. Dès sa prime jeunesse, il participait déjà au grand
défilé du Bicentenaire sur les Champs-Elysées, événement fondateur de
l’association des Tambours 89 qui fait tant pour la promotion de l’instrument.
S’inscrivant dans la lignée de ses illustres prédécesseurs que sont Robert
Goute, Gabriel Defrance, Alexandre Raynaud, Joly qui donne les signaux du
tambour-major en 1860, Marguery qui les donne en 1833, mais aussi de Bombelles
avec la grande partition de 1754, Grosvalet présente un historique du
tambour-major français. Il a bien raison, car son rôle, comme celui du tambour,
s’est considérablement réduit au siècle dernier. Il présente aussi les autres
instruments de la céleustique militaire (trompette, clairon et sifflet). Son
ouvrage est accompagné d’un DVD de 1h30 pour ceux qui préfèrent ce mode de
présentation.
Si ce travail s’appuie sur une
sérieuse pratique de l’instrument, il aurait mérité autant de recherches
historiques pour clarifier quelques imprécisions (date de création du grade de
TM, légende de la sonnerie Aux morts
US appelée TAP, erreur de Kastner évoquant un « Marguery père »,
soi-disant auteur de la partition de 1754). La céleustique reste un domaine
encore largement inexploré et c’est tout l’intérêt des travaux de Grosvalet, et
aussi ceux récents de Froidure, pour soulever un pan du voile qui cache encore
cette histoire du tambour d’ordonnance français, une histoire aussi
prestigieuse qu’injustement oubliée.
Un chapitre est consacré à la
batterie-fanfare, à juste titre puisque c’est au tambour-major qu’incombe la
direction de cette phalange quand les instrumentistes d’ordonnance sont
regroupés avec les musiciens. Elle illustre néanmoins le déclin des instrumentistes
d’ordonnance qui ont quasiment disparu de l’armée, remplacés par des musiciens
dans les cérémonies et rarement par des soldats spécialement formés, quand un
chef de corps se précoccupe de traditions.
Le tambour-major a eu un rôle
essentiel dans la transmission des ordres, occulté par les fastes déjà
décadents de l’Empire et la virtuosité des tambours du XIXe siècle. Les
archives les plus complètes sur le sujet ont été réunies par le duc de Guise.
Il avait en projet un livre d’or des tambours-majors français qu’il faudra bien
un jour publier, Emmanuel Grosvalet en a l'étoffe.
Le Tambour-major, Emmanuel Grosvalet, auto-édition, 2017, 148 pages,
avec DVD.
I am a drum major in the United States Army Old Guard Fife and Drum Corps. Where can I purchase this book?
RépondreSupprimer