Cet ouvrage présente pour la première fois l'histoire des signaux d'ordonnance dans l'armée française. Ce répertoire restait méconnu du fait de son assimilation à la musique militaire. En effet, il ne s'agit pas de musique mais de céleustique, c'est-à-dire de transmission sonore de signaux d'ordres. Le terme est repris au Général Bardin, grand historien des usages militaires.
Ce travail est issu d'une thèse soutenue en 2016 dont la partie consacrée à la musique d'harmonie a été publiée en 2019 : L'Orchestre militaire français, histoire d'un modèle, éditions Feuilles, 360 pages. Il vient compléter une trilogie ouverte par l'Histoire du chant militaire français, Grancher, 2008.
Depuis la reconstitution d'unités d'infanterie sur le modèle suisse au sortir du Moyen Age, le tambour est devenu le principal instrument d'ordonnance. Les plus anciennes batteries sont exhumées à partir des partitions retrouvées. Certaines étaient tombées dans l'oubli malgré leur importance historique et militaire. Leur fonctionnement et leur transmission est expliqué aux différentes époques car les usages diffèrent. De la même façon, les autres instruments d'ordonnance (trompette, clairon, sifflet) sont présentés avec leurs partitions, historiques et fonctionnements.
On découvre ainsi la plus ancienne mémoire sonore de l'armée française, toujours bien vivante aujourd'hui. Pas d'armée sans signaux, pas d'histoire de l'armée sans l'histoire de ses signaux.
Histoire des signaux d'ordonnance, Thierry Bouzard, éditions L'Harmattan, 2021, 208 pages, ICI.
Présentation :
« Dans ce nouvel opus consacré aux signaux d’ordonnance, Thierry Bouzard explore et nous fait découvrir les origines guerrières des musiques militaires d’aujourd’hui. Avec beaucoup d’érudition et de clarté, il apporte un éclairage nouveau et indispensable, dans un domaine méconnu, voire négligé de l’histoire militaire. Je lui adresse toute mon admiration et ma gratitude, pour cette remarquable contribution à notre patrimoine musical. »
Lieutenant-colonel Antoine Langagne, Chef de la Musique de la Garde républicaine.
« Un grand merci à
Thierry Bouzard pour son travail infatigable sur le thème de la
celeustique. Dans
la collaboration historique musicale avec Thierry, j’ai aussi beaucoup appris
sur les signaux en Suisse. Cela a été fait grâce à ses questions spécifiques.
Je souhaite beaucoup de succès à Thierry avec cette œuvre, car c’est une
contribution importante à notre histoire musicale commune. »
Markus
Estermann, ancien ancien président du Schweizerischer Tambouren- und
Pfeiferverband et fondateur du Feldspiel.
« La technologie moderne a rendu obsolète la fonction de la musique céleustique. Le tambour et le clairon ne sont plus utilisés pour contrôler le mouvement des troupes, et la musique qu'ils jouaient a été négligée. Heureusement, Thierry Bouzard a une grande estime pour ce patrimoine culturel et a fait des recherches exhaustives à ce sujet. Son travail inestimable devrait servir d’exemple et un guide à d’autres personnes travaillant dans ce domaine. »
Raoul
Camus, Professeur émérite au City University of New York et membre d’honneur de
l’Association Internationale de la Recherche et de la Promotion de
la Musique à Vent (IGEB).
Sommaire
Préambule
Introduction
1re partie. Origine et âge d’or
1.1. Le tambour au cœur d’un système de signaux.
Une origine suisse.
L’instrument : la caisse.
L’Orchésographie fournit la première partition de tambour militaire.
Le temps des signaux : la partition du Père Mersenne (1636).
Le temps des marches : la partition de Philidor.
1.2. La normalisation des batteries.
L’Instruction pour les tambours de Bombelles.
Un traité de chorégraphie militaire.
Une notation particulière.
1.3. Le fonctionnement des batteries.
Des usages anciens.
Les coups de baguette.
Les roulements.
Le tambour dans la vie du soldat.
Les tambours du Roi.
Le tambour et les punitions.
1.4. Les autres signaux d’ordres.
Signaux avec les drapeaux.
Signaux au canon.
1.5. Le tambour sous la Révolution et l’Empire.
L’éclipse du tambour-major-général.
Les usages se maintiennent.
Les limites du tambour.
1.6. Le tambour sous la Restauration.
1.7. Les signaux d’ordonnance non règlementés
2e partie. Les usages s’adaptent
2.1. Les sonneries de la cavalerie.
Les origines des sonneries.
La première partition officielle, 1766.
David Buhl et les nouvelles sonneries.
La trompette d’ordonnance à partir de la Restauration.
2.2. Le clairon.
Le cornet.
L’ordonnance de 1831.
La céleustique dans la Marine.
2.3. Tambour / clairon, la confrontation.
Des arguments contre le tambour en 1852.
Le projet de suppression des tambours de 1859.
Suppression des tambours dans l’infanterie en 1880.
La tentative de suppression de 1905.
Les effectifs des musiciens d’ordonnance
Tentatives d’évolution de la céleustique.
La céleustique à l’épreuve de la guerre.
2.4. Identification des unités (marches de nuit et refrains régimentaires)
Le temps des marches.
Identification des régiments.
Une généralisation sous l’Empire.
Une prise en compte règlementaire.
Les sonneries des bataillons de chasseurs à pied.
Des inventaires tardifs et non officiels.
Quelques refrains régimentaires.
2.5. Céleustique, technologie et tactique.
Le système Sudre.
Signaux et discrétion
L’adoption du sifflet.
Nouveaux moyens de transmission.
3e partie. Céleustique militaire et société civile
3.1. Statut des instrumentistes d’ordonnance.
Statut des instrumentistes.
Le statut du tambour-major. Position hiérarchique du tambour-major et du chef de musique.
3.2. Notation des batteries et formation des instrumentistes.
La notation des batteries.
Les paroles muettes des signaux de céleustique.
Qualités musicales des musiques d’ordonnance.
La formation des instrumentistes d’ordonnance.
3.3. Céleustique, légende et opinion publique.
Le tambour dans l’imaginaire collectif.
Les batteries napoléoniennes.
Histoire et mise en scène du passé.
Le mythe du clairon.
3.4. La céleustique militaire dans la société civile
Conclusion
Sources
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